L'alimentation émotionnelle (appelée aussi emotional eating) désigne le fait de moduler ce que l'on mange en fonction de notre état émotionnel. Outre le plaisir que manger nous procure, cela permet aussi de nous couper d'un ressenti désagréable : colère, stress, culpabilité, ennui, tristesse, solitude...
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“L’alimentation émotionnelle, c’est l’arbre qui cache la forêt”
Un lien qui se crée dès l'enfance
dès nos premiers jours, notre alimentation rime avec partage et réconfort,
C'est lorsque nous sommes enfants et devenons autonome dans notre alimentation que va se développer le lien entre alimentation et émotion.
Très souvent les adultes (pensant bien faire) vont conditionner la nourriture à l’attitude de l’enfant.
La nourriture sert de "récompense", à "consoler" voire à "punir":
"Si tu es sage, je te donne un gâteau"
"Ne pleure pas, je te donne un bonbon"
"Si tu continue tu seras privé de dessert"
Par la suite ces aliments vont venir nous rassurer toute notre vie d'adulte. Ils incarnent par ailleurs de manière inconsciente l’attention voire l’affection du parent et seront donc également des substituts de lien très souvent présents lors d’absence ou de vide affectif.
A l'âge adulte
Qui ne s'est jamais jeté sur une plaquette de chocolat ou un paquet de chips pour apaiser une émotion ?
En réalité, la plupart des gens se nourrissent autant pour réguler leurs émotions que pour couvrir leurs besoins en énergie. Mais quand cela devient systématique, l'alimentation émotionnelle devient une souffrance... Le corps perd ses repères de faim et de satiété. Et manger peut donc devenir (au même titre que la cigarette ou l'alcool) un moyen addictif de réguler ses émotions.
L'alimentation émotionnelle concerne tous les individus à des degrés divers avec malheureusement parfois une perte de contrôle occasionnant des troubles du comportement alimentaire (boulimie, hyperphagie).
Elle est au coeur de très nombreuses injonctions:
à se faire plaisir
à maigrir
à manger sain
à être un bon vivant
...
tout cela est très ambivalent.
A cela il faut ajouter la culpabilité, qui peut elle-même être source d’une émotion incitant à manger encore.
A chaque fois que vous mangez de manière compulsive, vous renforcez la croyance selon laquelle la seule façon d’avoir ce que vous voulez est de vous l’octroyer vous-mêmes grâce à la nourriture et ainsi vous entrez dans un cercle vicieux qui cache l'expression d'un besoin plus profond..
Physiologiquement, nos émotions et humeurs sont le produit de nos hormones. Les hormones elles, sont le fruit de notre alimentation alors que nos émotions et humeurs induisent des habitudes.
Le rapport que nous entretenons avec l’alimentation est unique d’un individu à l’autre, qu’il s’agisse de nos préférences ou des quantités consommées. Notre singularité alimentaire est surtout psychologique, car nos préférences et toutes nos décisions relatives à notre alimentation sont au pouvoir de notre cerveau.
Notre cerveau a des besoins pour fonctionner correctement et notre corps aussi.
Notre cerveau a la capacité de générer le désir de consommer tel ou tel produit et ce très rapidement par l'activation d'un de nos sens.
Par ex:
imaginez là votre dessert préféré
visualisez le comme s'il était là, les couleurs, la forme, la taille
une fois que vous avez l'image, pensez à son odeur, quelle odeur à ce dessert?
et une fois en bouche, quelle est la texture, quelles sont les saveurs, ...?
Alors?
Il suffit que cet aliment soit réconfortant pour vous pour qu'à chaque fois que vous avez besoin de réconfort vous pensiez à cet aliment, vous désiriez cet aliment, vous consommiez cet aliment...
Il en va de même avec d'autres associations émotionnelles et habitudes.
Par ex: Justine adore son travail. Elle s'y consacre toute la journée, elle est très investie des missions qui lui sont attribuées. Elle se sent stimulée, parfois stressée, voire oppressée, elle fait peu la différence entre ses émotions.
Dans son tiroir au boulot, Justine à 2 paquets de gâteaux: le premier est sans sucres, aux fruits, le deuxième est un paquet de brownies au chocolat.
A chaque fois qu'elle s'autorise à faire une pause, Justine ouvre son tiroir, elle se dit qu'elle devrait prendre un sablé sans sucres à la framboise "ils sont bons en plus" puis finalement elle mange 2-3 brownies cela dépend du moment auquel elle fini par s'accorder une pause...
Le soir, à chaque fois qu'elle termine le boulot, elle prend un biscuit pour la route avant d'aller récupérer les enfants à l'école.
Et lorsque tout le monde est enfin couché, elle s'autorise un moment rien qu'à elle est mange du chocolat.
Qui n'est jamais passé à côté de ses émotions et besoins comme Justine?
Au niveau de son fonctionnement biologique, votre corps à des besoins: en graisses, en sucres, en protéines, vitamines et minéraux. Plus votre alimentation sera équilibrée moins vous ressentirez le besoin de consommer tel ou tel aliment en excès. C'est à dire: si vous mangez essentiellement des légumes et des protéines à un moment donné votre corps va vous réclamer ce dont il à besoin pour son bon fonctionnement. Plus vous allez mettre ces alertes en sourdine plus elles vont augmenter et le lorsque vous allez en consommer ce sera probablement en excès. Non pas par manque de volonté, négligence ou autre mais parce que votre corps en a besoin!
Et au delà de se nourrir, votre corps et votre cerveau ont aussi besoin de repos, de récupération, d'exercice, d'air, de soin.
Moyen de remédier à l'alimentation émotionnelle
Pour éviter trop d'écarts, il est conseillé de s'intéresser à la gestion de nos émotions : apprendre à les observer et faire le lien entre une émotion et un besoin de manger permet de prendre du recul pour différencier les moments où la faim est réelle des autres moments où le recours à la nourriture sert à apaiser une émotion désagréables (colère, tristesse...).
Il faut aller chercher au niveau émotionnel avec un accompagnement pour pouvoir regarder dans ses angles morts mais aussi ne pas négliger le corps car il peut y avoir un manque de vitalité, des carences alimentaires.
Pour vous aider dans votre pratique d'attention émotionnel vous pouvez avoir recours à:
l'EFT ( Emotional Freedom Technique)
la méditation et la pleine conscience
la cohérence cardiaque
le sport
le yoga
l'écriture
les thérapies brèves dont l'hypnose
Et pour analyser ses déclencheurs vous pouvez lorsque vous allez manger, prendre avant 1 petite seconde de pause pour respirer et vous demander quel est votre réel besoin et analyser la cause de ce besoin. Est-ce que c’est du stress ? si oui, on va aller se relaxer; est-ce que c’est de la fatigue ? si oui, on va aller faire une petite sieste etc.
Vous pouvez aussi écouter les minis pods qui vous orienteront vers des exercices ainsi que les méditations au thème qui vous parle le plus.
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