La boulimie associe crise compulsive alimentaire, besoin compulsif de se débarrasser des crises, et restriction avec maintien d'un poids dit "normal". Elle est fréquente et grave.
La dépression, l'anxiété et les troubles du sommeil y sont souvent associés.
Idéalement son traitement demande une prise en charge multidisciplinaire.
La boulimie est une façon de ne pas s'alimenter et en général, les personnes boulimiques ont commencé par l'anorexie.
Dans cet article vous trouverez des informations sur comment soigner la boulimie, définition et traitements.
SOMMAIRE
Qu'est-ce que la boulimie? (définition boulimie)
La boulimie fait partie des troubles des conduites alimentaires (TCA).
C'est la répétition (au moins 2/semaine) de crises compulsives alimentaires avec comportements compensatoires (vomissement, sport, laxatifs, diurétiques, jeûne, etc.).
L'iMC (Indice de Masse Corporelle) est normal ce qui pose problème et ralenti le diagnostique d'autant que les personnes boulimiques ont souvent honte et ressentent de la culpabilité ce qui freine le dialogue autour des symptômes pouvant alerter et mettre en évidence le trouble boulimique.
Les conséquences ne sont pas forcément visible, l’estime de soi et l’image sont très impactées par l’apparence du corps et il existe une insatisfaction physique très ancrée.
Elle débute habituellement à l’adolescence, mais plus tardivement que l’anorexie mentale, avec un pic chez les très jeunes adultes, à l’âge de 19/20 ans. La boulimie touche davantage les femmes et se développe le plus souvent entre 20 et 35 ans où elle touche alors 2 à 3% de la population.
Se soigner de la boulimie peut prendre beaucoup plus de temps car le diagnostique est posé tardivement et pendant ce temps les symptômes s'installent.
Il est important de ne pas confondre la boulimie et la compulsion qui sont différentes en plusieurs points:
BOUILIMIE | COMPULSION |
Ingestion d'une grande quantité d'aliments | Ingestion temps +/- court |
Sans plaisir ni faim | Quantité +/- grande |
Perte de contrôle | Plaisir |
Vomissements si possible | Pas de vomissements |
Stratégies pour perdre du poids | Pas de stratégie |
Déglutition "précipitées" | Sentiment de perte de contrôle |
Les causes de la boulimie
Les origines du trouble sont multifactorielles.
Le déclenchement de la maladie est généralement lié à des événements stressants. Être boulimique s’explique par un faisceau de différents facteurs individuels qui sont psychologiques et génétiques.
Environ 25% des personnes ayant développer la boulimie disent avoir souffert d'une forme d'anorexie mentale avant.
Dans environ 75% à 80% la boulimie a été précédée par un régime hypocalorique dans le but de perdre du poids.
Dans 20-25% des cas on retrouve un état dépressif dans les mois qui précède le trouble boulimique.
1/6 personnes boulimique a subi un abus sexuel.
Il y a donc plusieurs facteurs de risque:
Le facteur le plus évident est le régime hypocalorique: que ce régime soit volontaire (volonté de perdre du poids) ou non (dépression, maladie, opération, ...), le fait d'avoir une autre addiction ou bien de s'engager dans un sevrage peut aussi favoriser le développement de la boulimie.
Le facteur de la période de vie: l'adolescence par exemple où l'on a souvent une image négative de soi sur le plan corporel et des réflexions ou des remarques désobligeantes sur le poids qui sont mal vécues.
Ce peut être également un évènement de vie significatif qui peut induire le TCA: deuil, perte d'emploi d'un parent, harcèlement, abus, ..., qui poussent à la dévalorisation.
Le facteur de prédisposition: le sexe féminin, la génétique, le perfectionnisme, la tendance addictive, l'impulsivité, le manque de confiance et d'estime de soi, la dépression dans la famille, la place de l'image physique et du poids dans la famille, ...
Le facteur génétique: sur le plan neurologique, un dysfonctionnement de la transmission de la sérotonine altère les sensations ressenties au niveau de la satiété et de la faim.
Le centre de la satiété neuronale n’est pas stimulé correctement, donc la régulation de l’appétit ne se fait pas correctement. Sur le plan endocrinien, un déficit hormonal touchant les fonctions ovariennes pourrait être en cause chez la femme.
Avec des causes multiples qui accentuent le risque de survenue de la maladie:
une faible estime de soi,
des traits perfectionnistes,
des troubles de la personnalité,
des troubles dépressifs,
des troubles anxieux,
un traumatisme,
des difficultés affectives,
les régimes,
l'entourage,
la génétique,
la société - le culte de la minceur,
la pratique physique intensive
Quels sont les symptômes de la boulimie?
La crise de boulimie: avant, après et pendant, la crise est omniprésente. D'abord c'est la pensée de la crise ou du refus de crise, puis LA crise et ensuite tous les sentiments liés à la crise qui entretiennent le passage à l'acte. La crise est obsédante, elle s'impose, rien d'autre ne compte, c'est un sentiment de perte de contrôle, c'est l'ingestion seule et sur un temps court d'une quantité massive d'aliment en vrac. En dehors du moment de crise, la crise est présente car elle se prépare. Les sentiments d'irritabilité, de nervosité, limite d'attente que la crise arrive font qu'elle ne quitte pas la pensée.
Les attitudes compensatoires: lorsqu'on souffre de TCA toutes les façons de perdre du poids et d'éliminer des calories sont envisagées et mises en application en fonction de celles qui sont les plus accessibles pour la personnes ça peut être: faire du sport, vomir, jeûner, prendre des laxatifs, utiliser des diurétiques, avoir recours à certaines drogues, prendre des médicaments pour améliorer la digestion, ...
La perte de contrôle: durant la crise c'est comme si la personne était quelqu'un d'autre, plus rien ne compte, la personne est dans "sa bulle" hors d'elle même, elle ne contrôle plus ses gestes, c'est la frénésie, c'est comme une drogue.
Un sentiment de honte et culpabilité: culpabilité, honte, dégoût de soi, remords, ...se sont ses sentiments qui entretiennent également les comportements compensatoires. Dès lors qu'une personne ressent de la honte ou de la culpabilité, les émotions négatives s’emparent de la personne.
La pensée obsédante de la peur de grossir: généralement la boulimie démarre suite à l'anorexie mentale ou un régime avec la pensée obsédante de perdre du poids, de peur de grossir qui entraîne un régime alimentaire restrictif avec des comportements compensatoires et donc une stabilité alimentaire qui favorise les crises alimentaires.
Les "à côtés": aménorrhées ( absence de règles), lésions dentaires, tâches sur le visage dues aux vomissements), anxiété, troubles du sommeil, troubles intestinaux, addictions, dépression, troubles de la sexualité, ...
Malgré tout ces symptômes il reste difficile de repérer un TCA.
Comment soigner la boulimie? (sortir de la boulimie)
Les personnes boulimiques sont dans un état de détresse et de souffrance qui fait qu'elles sont vraiment volontaires à sortir de la boulimie. En général les personnes ayant développé un TCA ne viennent pas consulter pour ça. Il y a donc un grand besoin d'être à l'aise avec ce trouble et de savoir le repérer pour amener la personne a oser en parler, en se sentant accueillie et comprise dans ce qu'elle traverse.
L'idéal est une prise en charge multidisciplinaires où se retrouvent plusieurs approches thérapeutique telles que:
un diététicien spécialisé dans les TCA
la phytothérapie: Par leurs vertus apaisantes, certaines plantes opèrent un effet relaxant et antistress. Ces anxiolytiques naturels diminuent les angoisses et aident, en particulier, à mieux dormir.
un thérapeute/psychologue initié aux TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale)
les huiles essentielles: il existe de nombreuses huiles essentielles limitant les compulsions, facilitant la détente et il est possible de les combiner entre elles pour en favoriser la synergie.
l'hypnose: peut aider à éradiquer les compulsions alimentaires grâce à un travail thérapeutique qui va venir modifier vos pensées sur la nourriture et ce qu'elles représentent pour vous, autant au niveau conscient, qu’inconscient ainsi que, apprendre à apprivoiser ses émotions et faire vivre son corps autrement ou encore en dépassant un traumatisme.
Ce qui me paraît important c'est de choisir une ou des personnes pour vous accompagner tant sur le plan de la santé physique que sur le plan mental et émotionnel. Il est de rigueur d'aborder les TCA sous les différents angles d'attaque du trouble.
Une thérapie qui inclue travail sur les croyances, les émotions, le rapport au corps et à l'alimentation est IDÉAL.
Même si la maladie est présente depuis longtemps, il n’est jamais trop tard pour en parler et entamer le chemin de la guérison. Vaincre la boulimie est possible.
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